Épilogue
Changement de mois, difficile de marquer mieux la fin de notre périple, et cela donne inévitablement un peu le cafard. Pour continuer à filer la métaphore de la solution de jeu vidéo, le boss de fin de cette aventure sera probablement de lutter contre le spleen post-voyage.
Anick, Maman Marie et Christelle partent avec Barry pour le centre-ville dans le but de se faire tresser les cheveux. Je préfère rester à la maison réfléchir à comment je pourrais poursuivre a minima le voyage dans ma tête une fois rentré: je pense que tenter de faire des coupés-coupés à manger serait une idée … Chercher de la littérature sur comment apprendre à coudre à la machine en serait une autre, au vu des tonnes de tissus qui vont voyager avec nous cette nuit en avion.
Midi / 13 heures, ou plutôt 4 heures de l’après-midi (encore un exemple s’il en fallait un qui montre à quel point le temps ici est juste une autre dimension), Anick revient avec ses tresses, nous nous habillons rapidement, et nous partons pour le mariage coutumié avec Maman Marie.
Le mariage était une cérémonie vraiment étrange, cela ressemblait à un jeu de rôle, ou une pièce de théatre, avec du vrai “pognon” et des vivres en nature. Au delà de l’union de 2 individus, c’était très clanique, et les deux familles, principalement celle de l’époux, devaient négocier dur afin d’arriver à un accord. Des caisses de bières, des bouteilles d’alcool, une chêvre vivante (!), une dame-jeanne (!!) remplie de vin de palme, du manioc, quasiment 100 kg de riz, du tissu … Il y avait bien au final un étalage d’un bon mêtre cube de choses diverses en guise de dot.
Lorsque je parlais de jeu de rôle, je voulais souligner le fait que cette sorte de jeu avait des régles surprenantes: il y avait par exemple interdiction à la famille du marié de prononcer le nom de la mariée ; si infraction, le père du marié devait s’acquitter d’une taxe en argent liquide. Il est amusant par ailleurs de noter que les mariés, principaux concernés pourtant, n’ont pas pris beaucoup part aux échanges et faisaient principalement de la figuration ; la “pièce de théatre” était principalement menée par les 2 pères de famille.
Suite à cette cérémonie fort surprenante, nous sommes rentrés chez Christelle, après avoir salué les mariés, leur avoir laissé un peu d’argent et nous être fait prendre en photo avec eux. Ultime repas de grillades de Chez Jeannot, avant de prendre la direction de l’aéroport vers 1h30 du matin. Puis pas loin de 19h plus tard, nous étions de retour à Chambéry.
Publicité pour la Castel Beer à l'aéroport de Libreville, sans doute notre dernier contact avec le marketing gabonais.