Libreville, organisation de la suite
Nous avons booké Barry, conducteur de taxi à Libreville et locataire dans une des dépendances de la maison de Christelle. Au passage, les taxis n’ont rien à voir à ce qu’on peut imaginer de l’image de voiture de luxe telle qu’on peut voir en Europe. Il s’agit de voitures parfois dans un état de délabrement avancé - pas de ceinture de sécurité à l’arrière par exemple - et rarement climatisés. Mais c’est un moyen de transport somme toute pratique quand on connait. La tarification semble toutefois hasardeuse: on fait signe au taxi avant de monter dedans, on annonce le quartier où l’on souhaite aller ainsi que le prix que l’on est prêt à payer pour la course, et soit le conducteur accepte, soit il part sans daigner donner plus d’intéret au client. Nous avons pu durant notre séjour effectuer des trajets pour 3000 XFA (4.5 euros) pour traverser à 3 tout libreville. Dans le cas de Barry, nous l’avons carrément réquisitionné pour la journée, ce qui nous a couté un peu cher (une cinquantaine d’euros), mais nous a laissé une assez grande marge de liberté.
La mission d’aujourd’hui n’était pas très intéressante en tant que telle, mais nécessaire au bon déroulement de notre séjour, il s’agissait d’une part de booker l’hôtel à la reserve de la Lopé - prévu du mercredi 15 aout au vendredi 17) - et prendre les billets de train pour le Transgabonais à la gare d’Owendo pour notre trajet de Libreville à Franceville.
La gare d'Owendo
Nous avons fait 3 heures de queue pour obtenir les billets de train, malheureusement pas aux dates que nous avions prévues car les trains que l’on souhaitait prendre étaient complets. Par ailleurs, nous n’avions même pas assez en liquide pour prendre les billets de retour. Au final, nous avons dû “reconfigurer” notre planning en 5 minutes, intervertissant notre séjour à Port-Gentil avec celui à Franceville.
Au retour de la gare, quelque peu sonnés par l’attente, contrôle de police. Nous nous faisons aligner par la policière pour défaut de papiers d’identité. Effectivement sur conseil de Christelle, nous n’avions gardé que des photocopies de notre passeport, et nous n’avions de toute façons pas la page avec le visa, en plus du fait que la policière nous reprochait l’absence de tampon “certifié conforme”. Après un subtil “Je vous laisse retourner à votre véhicule afin que vous étudiez une solution entre vous avant de revenir vers moi” (qui signifiait sans complexe un racket), nous lui avons laissé 10kXFA (15 euros) - nous n’avions pas de coupures plus petites -, elle nous laissa repartir. Passage donc par la maison pour récupérer les originaux de nos papiers. Au passage, il a fallu que j’aille à quelques milliers de kilomêtres de mon pays d’origine pour avoir à subir mon premier contrôle de police, ce qui est somme toute assez ironique.
Sur le chemin du retour, contrôle policier. On nous a trouvé un truc machin machin. "La loi est claire, nous vous invitons à trouver une solution entre vous, sinon nous devrons vous amener au commissariat". #Gabon
— Anick-Marie (@globestoppeuse) 13 août 2018
Nous repartons en voiture, nous mangeons au Sacramento et nous nous arrétons faire quelques courses. Après un bon burger frites et forêt noire en dessert, nous gagnons le marché artisanal, où nous trouvons environ 12m de tissus (15 yards ?), ainsi qu’un boubou africain pour Zoé (une collègue en France qui avait eu la bonne idée de frotter sa robe contre mon dérailleur de vélo, et à qui j’avais dit en plaisantant que je lui ramènerai un boubou de mon voyage pour la dédommager). Ce marché artisanal est vraiment sympathique, on y trouve plein de bricoles, et même si on repart avec le sentiment de s’être fait arnaqué, j’y retournerai probablement me faire détrousser à nouveau en échange de quelques souvenirs !
Nous nous arrétons sur le bord de la plage pour prendre des noix de coco découpées à la machette devant nos yeux par un vrai professionnel, sa dextérité lui permettant de découper la noix en moins de 2 minutes. Comparé à ma demi-journée passé à la Pointe Denis, voyons le bon coté des choses, j’ai une certaine marge de progression.
Un professionnel de la noix de coco au travail
Sur le chemin du retour, nous attrapons in extremis un ananas ; il y a en effet plein de vendeurs dans les rues un peu partout dans Libreville. Nous l’avons payé 2kXFA, soit 3 euros, j’avoue que j’ignore combien cela peut couter en France.
Pour la soirée, nous allons à PK10 (point kilomêtrique 10), ce qui correspond au quartier où habite la mère de Christelle. Nous étions accompagné de Romuald et d’Ahmed. Le cuisinier employé par sa mère nous avait préparé des plats typiquement gabonais, dont du Nkoumou. L’ambiance et le cadre de l’habitation n’était pas sans me rappeler la visite de la rhumerie Clément en Martinique, nous avons été reçus comme des rois, malgré une assez longue coupure de courant affectant le quartier, la première depuis notre arrivée au Gabon à ma connaissance.
Repas chez la mère de Christelle, quartier PK10 de Libreville
Ce fut finalement une journée assez riche de notre périple, même si les différentes étapes de booking ne présageait rien de terriblement captivant.