27 August 2018

Franceville - tout ce qui ne tue pas engraisse !

La nuit en train est difficile, les fauteuils ne s’inclinent pas, et la voie ferrée semble moins “lisse” que ce qu’on peut connaitre en France: Nous sommes pas mal secoués et le passage du train sur la voie est quelque peu bruyant.

Au matin, le gabonais sur le siège nous précédent nous demande si on a bien dormi, nous propose des gateaux et nous parle du nkoumou séché qu’il a eu l’occasion d’acheter lors d’un des arrêts du train ; il nous dit que sur les plateaux Batéké, il est assez courant de manger le nkoumou avec des insectes, et finit par le motto de cette journée:

"Tout ce qui ne tue pas engraisse !"

Le nkoumou est un plat assez classique au Gabon, il s’agit d’une sorte d’herbe coupée très finement, et cuisinée en général avec du poisson ou d’autres accompagnements. Nous avions déjà eu l’occasion d’en manger lors du premier repas chez la mère de Christelle.

Fin de la parenthèse et retour dans le train: Un vendeur assez “pushy” passe régulièrement dans le wagon pour nous proposer de quoi manger, ne manquant pas d’imagination suite à nos refus successifs, pour tenter de nous vendre des salades de fruits, des boissons, du café …

A noter que la sécurité à bord des trains semble être prise avec une certaine légèreté par rapport à ce qu’on connait en France. En effet, je me suis déjà fait engueulé à Chambéry pour avoir fait de la trotinette avec mon vélo sur le bord d’un quai avec un TER arrivant en gare … Ici, cela ne semble choquer personne d’avoir le train circuler normalement avec les portes donnant sur la voie ouvertes. Au retour nous avions aussi une télévision diffusant des clips dans le wagon, et notamment l’un cherchant à sensibiliser les gabonais à la sécurité ferroviaire: “évitez de faire traverser vos chêvre les voies à l’approche d’un train, ne préparez pas de barbecue à 2 mètres de la voie, …”, ce que me laissait penser le clip en question. Enfin, à la gare de Moanda, nous avons pu voir un panneau “X jours depuis le dernier accident”. Rassurant !

La gare de
Moanda
La gare de Moanda, dans laquelle nous avons vu le panneau "X jours depuis le dernier accident"

Vers 11 heures nous atteignons la maison des parents de Christelle, et après une douche rapide, nous repartons en ville chercher de quoi manger: des coupés-coupés comme à Ndjolé, mais la viande était moins parfumée cette fois-ci.

Le soir, nous rejoignons Régis, un ami de Christelle, celui qui était expatrié à Montréal lorsque celle-ci et Anick se sont connues. Nous mangeons au restaurant “La Paulinette”: du porc-épic (ce n’est pas terrible au goût et à la texture), de l’antilope “sans nom” (il s’agit d’une espèce protégée que l’on n’est pas censé manger, donc on ne doit pas prononcer le nom) et du sanglier. En accompagnement, des bananes vapeur, de l’oseille (la aussi préparé avec de la sardine) et des asperges (les asperges ici ne sont pas comme celles que l’on connait en France, et sont présentées en bouillies), et du manioc. Nous avons eu l’occasion de discuter fermentations avec un gabonais ayant cherché à industrialiser la fabrication du vin de palme, mais ses explications, bienque très animées, semblaient assez fantaisistes par moments (la question était de comprendre pourquoi la consommation du vin de palme n’avait pas d’incidence lors d’un contrôle d’alcoolémie avec un ballon alcootest). Nous avons bien mangé et seulement payé une trentaine d’euros pour les 4 personnes.

Nous rentrons un peu crevés à la maison vers 22h30, même si nous avions pris le temps de faire une sieste l’après-midi.